Image Alt

APPARTEMENT PARIS VII

Peu de photos – Contrat de confidentialité
Appartement de prestige

Ayant acquis un appartement composé d’un rez-de-chaussée surélevé et d’un sous sol éclairé en façade par des soupiraux d’assez grande taille, une New Yorkaise férue d’art et de culture française nous avait fixé comme programme d’aménager le rez-de-chaussée, en le dotant d’un hall d’entrée accessible par un escalier privé depuis l’entrée de l’immeuble, d’un grand salon autour duquel se répartissaient les accès à un petit salon, à une salle à manger, office relié par un monte charge à la cuisine principale installée au sous sol et à la chambre de maître, avec sa salle de bains attenante, dans le plus grand respect du style classique français des époques Louis XV et Louis XVI.

L’escalier en fer forgé, décoré de feuillages recouverts de feuilles d’or, menant au sous sol devait lui aussi être de style classique, assurant la transition avec les parties de réception, aboutissant à un couloir d’accès à un grand espace dont la double fonction était un salon et une « discothèque ». Le désir de notre cliente était d’aménager ce sous sol dans le plus pur style Art Déco. Le reste de l’espace du sous sol était dévolu à la cuisine principale, aux installations techniques et à un espace de stockage.

La force de caractère et la grande culture de notre cliente nous a permis une collaboration fructueuse et l’établissement d’un projet d’aménagement et de décoration correspondant à ses désirs.

Pour les espaces de réception du rez de chaussée, nous avons réalisé des sols en dallages de marbre, dont les motifs étaient ceux utilisés au XVIIIème siècle, et selon les pièces de dalles avec cabochon ou de damier noir et blanc, liserés périphériques, créant une esthétique de tapis, dans la tradition la plus classique.

Les plafonds ont tous été décorés de corniches, macarons et éléments centraux en staff, l’ensemble comportant des motifs issus de l’héritage du siècle des Lumières.

Des encadrements moulurés en staff habillaient l’ensemble des murs. Les cadres ainsi formés étaient soit habillés de miroirs au mercure dans le hall, soit de tapisserie précieuse en soieries des tisserands lyonnais « Tassinari & Chatel » selon des dessins de l’époque, soit de peinture dans des coloris pastel fréquemment utilisés au XVIIIème siècle. Les portes étaient toutes surmontées de trumeaux en staff sculpté.

La feuille d’or, qu’il soit or rouge, jaune ou vert, a été largement utilisée pour magnifier les diverses moulures, plinthes ou corniches.

Chaque centre de plafond et les murs ont été pourvus de lustres et d’appliques selon les modèles classiques, issus des Ets Delisle, garants du respect de l’esthétique historique du design des éléments.

L’ensemble des quincailleries de portes et fenêtres avaient été réalisés par les Ets Garnier, dont les techniques de fabrication étaient identiques à celles des époques concernées.

Le clônage du classique était la base du programme qui nous avait été imposé, nous avons donc fait appel aux entreprises et aux artisans garants du respect des traditions des formes et des fabrications.

La chambre principale devait, à la demande de notre cliente, être plus proche des thèmes champêtres chers à la Reine Marie Antoinette. Nous avons opté pour un sol en parquet peint de couleur blanc vieilli, avec une frise périphérique de végétaux et de fleurs délicates dans des tons de rose, bleu et vert tendre. Les murs ont été peints de couleur pastel pour accroître l’effet de douceur. Les corniches en plafond et les moulures murales étaient plus simples que dans les autres pièces, et seule la feuille d’or blanc a été utilisée en appui des coloris choisis. Le lit était à baldaquin, en fer patiné, dans une esthétique simple et relativement austère.

La salle de bains, revêtue de marbre était équipée de robinetterie dorée et d’appareils sanitaires dont la forme était conforme au style du XVIII ème siècle, baignoire pattes de lion et lavabo assorti.

Pour l’ensemble des pièces du rez de chaussée, le mobilier choisi était issu des meilleurs ébénistes aptes à rééditer les modèles d’époque. Les tapisseries étaient issues des fabrications des soyeux lyonnais.

Le sous-sol devait abriter des pièces de réception, dont l’accès n’était possible que par l’escalier descendant du rez de chaussée, devait être réalisé dans le plus pur style Art Déco. En phase de démolition des encoffrements, nous avons été confrontés à un enchevêtrement de canalisations communes de l’immeuble, qui se trouvaient aboutir sur un des murs du couloir d’accès à la future discothèque.

Avec l’accord de notre cliente, nous avons imaginé habiller ce mur avec un meuble d’appui inspiré d’une création d’Eugène Printz en 1935, le corps de meuble étant réalisé en médium teinté et vernis, avec moulurations en laiton patiné et piétements en résine cuivre sur le modèle des pieds crées par Eugène Printz pour son meuble.

Un dallage de pierre rose de Bourgogne couvrait l’intégralité de la superficie des sols du couloir et des pièces de réception.

L’espace de la discothèque, ouvert sur ce couloir, était entouré d’une banquette gainée de cuir grenat, interrompue pour accueillir des tables basses dont la forme était inspirée des meubles de Jacques-Emile Ruhlmann.

Le bar et la cristallerie étaient rangés dans 2 armoires monumentales, en appui sur le mur de gauche en entrant dans l’espace de ce salon. Ces armoires, dont la structure métallique sur pivots recevait sur chaque vantail un volume de verre sablé et gravé de motifs Art Déco toute hauteur, devaient, à la demande de notre cliente, avoir une épaisseur minimale et recevoir un éclairage intérieur destiné à mettre en évidence les détails de profondeur de gravure des motifs aux dessins originaux.

L’état des techniques d’éclairage dans les années 1990 ne permettait pas, comme de notre temps de mettre au point un éclairage uniforme, qui serait actuellement facile à mettre en œuvre avec les techniques Led. Grâce à l’ingéniosité des éclairagistes intervenant à notre demande, un système de tubes et de réflecteurs recouverts de peinture luminescente a permis d’approcher au mieux le désir de notre cliente.

L’ensemble des murs du couloirs ont été recouverts d’une laque brillante réalisée traditionnellement, une seule couche de peinture sur 8 passes d’enduit gras.

Les murs de la discothèque ont été recouverts d’une peinture décorative avec adjonction de mica pour permettre la réflexion de la lumière et créer l’illusion d’un lieu nocturne.

 

Mission

Conception de dessins originaux d’après le cahier des charges imposé, mise au point des documents techniques.

Dossier de consultation des entreprises, suivi des réalisations sur site et en atelier, assistance à la réception des ouvrages.

Maîtrise d’oeuvre conception et exécution

Dominique Janvier Bugnon en association avec Jean Charbonnier Architecte DPLG

Date

1986 - 1989

Category
Date
d
Sed ut perspiclatis unde olnis iste errorbe ccusantium lorem ipsum dolor